Inégalités de richesse et politiques monétaires – une étude de la BRI (Bâle)
https://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt1603f.pdf
Les inégalités de richesse ont crû depuis 2007 |
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La nouvelle Rolls Royce Wraith Black Badge dévoilée durant le 86e Salon international automobile de Genève, mardi 1er mars. Les signes extérieurs de richesse continuent de fonctionner à plein régime. SANDRO CAMPARDO / AP
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Les inégalités de richesse dans les pays développés se sont accrues depuis la crise financière, selon une étude publiée dimanche dans lerapport trimestriel de la Banque des règlements internationaux (BRI), qui s’est interrogée sur l’influence des politiques monétaires exceptionnelles. Pour empêcher les systèmes financiers de dérailler au lendemain de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les banques centrales avaient multiplié les mesures non conventionnelles. Elles avaient abaissé les taux d’intérêt à des niveaux extrêmement bas et injecté des liquidités par le biais de politiques d’assouplissement quantitatif qui impliquaient de vastes programmes de rachats d’actifs. Or, deux arguments semblent accréditer l’idée que ces politiques exceptionnelles ont pu contribuer à exacerber les écarts de richesse, le premier étant que la courbe des rendements, proche de zéro sur une très longue période, a eu un impact durable sur la valorisation des actifs. Le second est que ces politiques exceptionnelles ont ciblé spécifiquement certains marchés, comme par exemple l’immobilier. L’étude a notamment fait ressortir que le patrimoine des ménages les plus riches avait progressé deux fois plus vite que celui des plus pauvres en Allemagne et en Italie, quatre fois plus vite aux Etats-Unis, et cinq fois plus vite en France. Au Royaume Uni, les inégalités sont revenues à leur niveau d’avant-crise après un déclin initial. L’étude a aussi évalué les effets des politiques monétaires sur ces différentes composantes du patrimoine. Elle a constaté que les obligations, dont le rendement a été fortement réduit par la faiblesse des taux, n’ont joué qu’un rôle mineur sur les écarts de richesse, la part de ce type de placement étant généralement à peu près similaire chez les ménages les plus riches et les plus pauvres. L’impact, en revanche, a été beaucoup plus sensible au niveau des actions. La faiblesse des rendements a en effet poussé les investisseurs à modifier la composition de leur portefeuille au profit des actifs à risque. Or, ceux-là occupent une place beaucoup plus importante dans le patrimoine des ménages les plus riches. Dans la simulation, les actions représentent 7,3 % du patrimoine des ménages les plus riches en France, contre 1,2 % pour celui des plus pauvres. |