Trump s’attaque à la loi Dodd-Frank : 24 milliards pour les consommateurs – et sa réforme fiscale historique … au profit des plus riches – Davos et le grand retour du néo-libéralisme (sauce Brexit et Trump)
« La croissance pour tous, le renflouement public pour personne » : c’est le slogan du projet de loi de réforme de la réglementation bancaire aux Etats-Unis, le Financial Choice Act. Ce texte, qui a été adopté jeudi par la Chambre des Représentants, ouvre la voie à un démantèlement des mesures mises en place après la crise des subprimes et la chute de Lehman Brothers. Plus particulièrement dans le viseur, la loi Dodd-Frank, votée en 2010 par les Démocrates et honnie par les Républicains, qui la présentent comme un carcan terriblement coûteux. Donald Trump avait promis pendant la campagne présidentielle d’y remédier :
« Il faut se débarrasser de Dodd-Frank. Les banques ne prêtent plus d’argent à ceux qui en ont besoin. Ce sont les régulateurs qui dirigent les banques ».
Reprendre le pouvoir aux « bureaucrates de Washington »
Adopté par 233 voix contre 186, le texte laisse par exemple auxbanques le choix de se conformer aux dispositions actuelles de la loi Dodd-Frank ou de prendre des initiatives individuelles afin de renforcer leurs fonds propres, et réduit les exigences en matière de capitaux pour les petites banques régionales. Il supprime le Bureau de protection financière des consommateurs (CFPB), également créé par Dodd-Frank: le Bureau serait rebaptisé l’Agence du respect de la loi de consommation, avec des pouvoirs amoindris, alors qu’il a joué un rôle essentiel notamment dans la récente affaire des « comptes fantômes » de Wells Fargo, rassemblant les plaintes des utilisateurs abusés dans sa base de données. Depuis sa création, le CFPB aurait permis à 29 millions de consommateurs américains de récupérer au total près de 12 milliards de dollars d’institutions financières peu scrupuleuses.
Ce point sera âprement bataillé par les Démocrates au Sénat où le projet de loi risque de ne pas passer en l’état.
« Si vous voulez une croissance économique forte, nous devons donner le pouvoir aux Américains, pas aux bureaucrates de Washington » argumente le président de la commission des services financiers de la Chambre des représentants Jeb Hensarling, qui a présenté le texte.
Dans son évaluation du projet de loi, le Bureau du budget du Congrès (CBO), une instance non partisane, a estimé que l’Etat fédéral pourrait réduire son déficit de 24,1 milliards de dollars sur la période allant de 2017 à 2027 en appliquant le Financial Choice Act : des économies provenant essentiellement de la suppression du « Fonds de liquidation ordonnée », chargé du renflouement sur fonds publics (bail-out) des banques systémiques en faillite ou proches de l’être, et du Bureau de recherche financière (qui fournit des données de nature à préserver la stabilité du système financier), et plus marginalement du changement des modalités de financement du CFPB.
Les cas de faillite seraient désormais réglés devant les tribunaux : plus de « bail-out », de renflouement sur fonds publics d’établissements financiers qui seraient « too big to fail ».
Cette évaluation du Congrès est purement budgétaire et ne constitue pas une étude d’impact plus globale des futures mesures.
Règle Volcker enterrée
Le texte revient aussi sur la fameuse « règle Volcker » qui interdit aux banques les activités de trading pour compte propre, afin d’éviter les situations de conflits d’intérêts dans lesquelles des établissements conseilleraient leurs clients et spéculeraient en sens inverse sur les marchés. Une règle qui avait pourtant été assouplie par amendement en autorisant jusqu’à un certain seuil des activités spéculatives par les banques de dépôt et a souvent été contournée, par Goldman Sachs par exemple. Les multiples exemptions l’ont rendu plus ou moins inopérante.
L’Association des banquiers américains (ABA) a applaudi dans un communiqué.
« Le vote de la Chambre est une importante étape vers une réforme très attendue de la régulation qui permettra aux banques de mieux servir leurs clients et leurs communautés. Nous applaudissons le président Hensarling et la commission des services financiers de la Chambre pour leurs efforts continus afin d’arranger cette réglementation financière qui freine l’économie américaine et fait très peu pour améliorer la sécurité et la solidité. »
Certes, toutes les demandes du lobby n’ont pas été suivies, à l’image de la levée du plafonnement des commissions des cartes de débit. Tous les banquiers ne sont pas sur la même longueur d’onde : Jamie Dimon, le patron de JPMorgan, avaitestimé dans sa lettre annuelle aux actionnaires, qu’il ne fallait pas « jeter à la poubelle toute la loi Dodd-Frank ».
Les Démocrates au Sénat vont aussi s’appliquer à amender le texte afin d’en supprimer les aspects les plus dommageables aux consommateurs. Mais ce texte pourrait n’être qu’une première salve : Donald Trump a donné par décret au Trésor la mission de revoir les mécanismes de « liquidation ordonnée » des établissements financiers en cas de faillite, et le processus désignant les institutions à risque « systémique », et à ce titre surveillées de près. Le Trésor doit remettre son rapport à l’automne.
Une réforme au profit des plus riches … les successions échapperaient désormais à l’impôt :
https://www.theguardian.com/us-news/2017/apr/26/trump-tax-cuts-proposal-deductions-brackets
L’analyse très complaisante du journal « L’Echo » :
Trump annonce une réforme fiscale « historique » (Le Monde – 26 avril 2017) |
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Donald Trump et le ministre de la santé, Tom Price, le 24 mars 2017. PABLO MARTINEZ MONSIVAIS / AP
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Ce sera « probablement la plus grande baisse d’impôt de l’histoire », avait annoncé le président Trump lui-même la semaine dernière. Mais aller au-delà de simples allégements d’impôt et remanier l’ensemble du code fiscal — ce qui n’a pas été fait depuis 1986 — promet d’être une tâche complexe. Concrètement, le taux de l’impôt sur les sociétés, actuellement de 35 %, pourrait être abaissé à 15 %, selon la promesse de campagne du républicain, Et la Maison Blanche a commencé à dresser un bilan avantageux de cette période en énumérant les actes du dirigeant républicain : trente décrets signés, vingt-huit lois promulguées, baisse du nombre d’arrivées de clandestins, et trente-huit échanges téléphoniques avec des dirigeants étrangers… En comparant au besoin ces statistiques à celles de ses prédécesseurs. « Le monde réagit au leadership que le président a institué à Washington », a déclaré Sean Spicer, son porte-parole, vantant l’action internationale de M. Trump. Sur le plan intérieur, le bilan réel est pourtant mince. Deux de ses projets phares, la fermeture sélective des frontières et l’abrogation de la loi sur la santé, l’« Obamacare », ont échoué. Et s’il a engagé une vague de déréglementation économique et environnementale massive, ses effets mettront des mois ou des années à se produire. Seule la confirmation du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême représente une victoire indéniable. Ce qui explique la tension régnant au Congrès à l’approche de la date butoir de vendredi minuit, avant laquelle les élus doivent impérativement adopter un budget. Au-delà, l’Etat fédéral n’est plus financé et risquerait de fermer ses administrations, une paralysie humiliante pour le nouveau pouvoir républicain. La minorité démocrate du Sénat dispose d’un pouvoir effectif d’obstruction et a menacé de l’utiliser si le président américain persistait à exiger que cette loi budgétaire inclue des crédits pour lancer le chantier de son mur à la frontière avec le Mexique. Mais M. Trump semble avoir lâché du lest. Selon des journalistes conservateurs reçus à la Maison Blanche lundi, il aurait accepté de reporter à plus tard la question du financement du mur. En fait, un compromis semblait émerger : au lieu de fonds pour construire le mur lui-même, les parlementaires pourraient voter une enveloppe pour renforcer la sécurité à la frontière, avec des drones, des détecteurs ou d’autres moyens techniques. Si de tels crédits sont votés, Donald Trump pourra crier victoire… tandis que l’opposition pourra affirmer qu’elle a freiné la construction du mur proprement dit, qu’elle considère autant comme un symbole que comme une mesure inefficace. |
Le programme de Trump : ramener les emplois (aux USA) et la croissance, par des réductions d’impôts sur les sociétés (des taux à 15%?) et à chaque niveau de prélèvement pour les particuliers …
https://www.whitehouse.gov/bringing-back-jobs-and-growth
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Le nationalisme, ses parures et demain, … les larmes ?
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Le discours d’investiture de Trump vu par le Guardian (UK) :
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Le discours de T.May (Grande-Bretagne) et le rêve du leadership British au service de tous … :http://www.cnbcafrica.com/insights/special-reports/world-economic-forum/wef-davos-2017/2017/01/19/may-brexit-means-a-global-britain-that-makes-globalization-work-for-all/?utm_source=CNBC+Daily+Newsletter&utm_campaign=ecf6dc3a9c-RSS_EMAIL_CAMPAIGN_Daily&utm_medium=email&utm_term=0_37ea1a8e5e-ecf6dc3a9c-216196325
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L’état d’esprit mélangé : entre espoir et dangers …
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A Davos, cherche Afrique désespérément …
http://www.jeuneafrique.com/394163/economie/davos-recherche-afrique-desesperement/
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Les douze points de T.May pour un Brexit pur et dur :
Le grand retour … :