GRECE : le double discours de l’OCDE et d’Angel Gurria ; la réalité de la situation
Pour Eric Toussaint (CADTM), le tableau sur l’évolution des dépenses publiques entre 2009 et 2013 est édifiant. Les dépenses sont passées de 128 milliards € à 108 milliards €. Les dépenses de santé publique ont baissé de 42%, les dépenses pour lutter contre l’exclusion sociale ont baissé de 81%, les dépenses liées aux indemnités de chômage ont baissé de 30% alors que le nombre de sans-emplois était multiplié par 3.
Comme le déclare l’expert de l’ONU : « L’austérité excessive a tué les infirmières et les médecins avant de s’occuper des patients » (« the excessive austerity in the public health care sector literally killed first nurse and doctor before treating the patient »)
Un seul poste a augmenté, celui des affaires économiques : c’est dû au sauvetage des banques. Le poste a augmenté de 116%. Précisons que la majeure partie des sommes allouées par la Troïka aux sauvetages des banques n’est pas passée par le budget de l’État et n’apparaît donc pas dans le tableau. Si l’ensemble de l’argent public alloué en Grèce au sauvetage des banques françaises, allemandes, grecques… était pris en compte dans le budget grec, l’augmentation serait beaucoup plus forte. Par contre, ces sommes ont provoqué largement l’augmentation de la dette publique grecque et c’est au peuple grec que cette dette est réclamée.
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Pour l’OCDE, peu avare de bon conseil : En Grèce, il faut à la fois combattre la pauvreté qui atteint un tiers de la population, mais aussi remettre de l’ordre dans les finances publiques, investir dans les domaines d’avenir : c’est bien après les programmes d’austérité, la quadrature du cercle : un vieux problème (pour les) grec (s) confié aux grecs, … évidemment !
Sortir la Grèce de la crise. Stimuler la croissance économique et l’investissement pour créer des emplois, renforcer la stabilité des finances publiques et offrir un filet de sécurité sociale efficace sont autant d’avancées déterminantes qui aideraient la Grèce à se redresser après la crise économique dont le coût social a été lourd. Telles sont quelques-unes de conclusions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son dernier rapport. Selon les auteurs de l’étude économique de la Grèce, la pauvreté a augmenté depuis la crise, et atteint un tiers de la population. La lutte contre la pauvreté et les inégalités sont donc des priorités qui revêtent un caractère d’urgence pour les pouvoirs publics. L’étude prévoit une consolidation de la reprise en 2017 grâce aux effets positifs des réformes en cours et de la demande extérieure sur l’investissement et l’emplo