En France, appeler au boycott des produits israéliens, interdit ! – Corona à Gaza – Une année record de colonisation en Cisjordanie -Un appel de Kairos Palestine – Signez la pétition : Non à l’annexion de 30% de la Cisjordanie, manifestons ce 28 juin ! – Fin des accords palestiniens avec Israël et les USA – Palestine/Israël : le modèle colonial … !

Boycott des produits israéliens: lettre ouverte à Éric Dupond-Moretti

Par une circulaire, le Ministre de la Justice a demandé aux procureurs et présidents de tribunaux de condamner les appels au boycott de produits israéliens, pour cause de « discrimination à l’égard d’une nation ». Parce qu’un peuple entier – le peuple palestinien – est bel et bien « privé de ses droits les plus fondamentaux », un ensemble de personnalités s’élève contre le « mépris » du ministre pour un peuple ghéttoisé et colonisé par Israël ainsi que ceux qui le défendent, alors même que la CEDH a légitimé l’appel au boycott pour des raisons politiques. 

 

Monsieur le Ministre de la Justice, 

Vous avez récemment diffuséune circulaire (« dépêche ») à l’attention de tous les procureurs et des présidents de tribunaux,dans laquelle il leur est demandé de condamner les appels au boycott des produits israéliens qui correspondraient à une « provocation à la discrimination à l’égard d’une nation », et cela en dépit de l’arrêt du 11 juin 2020 de la Cour Européenne des Droits de l’homme (CEDH).

Cet arrêt a pourtant clairement légitimé l’appel au boycott d’un État et de ses produits pour des raisons politiques, et a détaillé les raisons de sa légalité, au visa de l’article 10 de la CEDH, en tant que modalité d’expression protestataire, interdisant une restriction de la liberté d’expression dans ce cas. Il a même condamné l’État français à verser plus de 100 000 euros de dommages et intérêts à des militants de Mulhouse qui avaient été sanctionnés en raison de leur appel au boycott d’un régime d’apartheid et des produits qu’il exporte. 

Les quelques précautions de rédaction contenues dans votre circulaire (où vous conseillez notamment aux magistrats de « mieux motiver » leurs condamnations) cachent mal le fait que vous revenez à la charge en tentant d’assimiler le boycott d’Israël à de l’antisémitisme, comme le réclament des groupes de pression  pro-israéliens.

Et vous en apportez la preuve en recommandant aux magistrats, dans le paragraphe sur les pénalités, d’obliger les boycotteurs (« sauf comportement réitéré ») à effectuer un « stage Shoah » ! 

Non content de faire peu de cas de l’indépendance de la magistrature – en vous adressant aux présidents des tribunaux – et des jugements de la CEDH auxquels la France a pourtant l’obligation de se conformer, en tant que membre de l’Union européenne, et a fortiori du Conseil de l’Europe [1], vous venez, Monsieur le Ministre, quand on veut se porter au secours du peuple palestinien sous occupation, colonisé, ghettoïsé, martyrisé, nous parler des persécutions subies par les Juifs ? C’est une démarche absolument abjecte, c’est une insulte. 

Vous montrez par là, non seulement votre mépris pour un peuple opprimé, mais aussi pour les femmes et les hommes de conscience qui sont contraints de recourir, comme l’ont fait Gandhi, Martin Luther King ou Mandela, à l’appel au boycott, parce que nos gouvernants n’ont aucun respect pour les résolutions et conventions qu’ils ont signées en matière de droits de l’Homme et de droit international, dès qu’il s’agit d’Israël.

Ignorez-vous par ailleurs qu’il y a de nombreux juifs au sein du mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), et parmi eux des enfants et petits-enfants de déportés qui pourraient vous donner quelques leçons en matière de génocide des juifs, y compris par la France, cette France où en 1941 un seul magistrat a refusé de prêter serment de fidélité à Pétain (les magistrats juifs ayant déjà été écartés). Et bien peu de gens ont malheureusement retenu le nom de Paul Didier, quasiment jamais cité dans les hommages qui sont rendus à ceux qui ont résisté à la propagande ambiante.

L’État français est déjà tombé bien bas en inquiétant des personnalités comme Stéphane Hessel, Edgar Morin ou Daniel Mermet pour leurs critiques sur la politique israélienne. S’ils vivaient en France, il en serait sans doute de même pour Noam Chomsky, Norman Finkielstein, Ken Loach, Roger Waters, Desmond Tutu, Ronnie Kasrils et bien d’autres, qui appellent au boycott d’Israël et sont qualifiés d’antisémites par Israël.  

Et pensez-vous qu’un « stage Shoah » pourrait convenir aux Israéliens juifsqui, eux aussi, appellent au boycott de ce même État, comme l’historien Ilan Pappé (Ilan Pappé à la BBC, traduction ici), le journaliste Gideon Levy ou encore la présidente de l’association israélienne des Médecins pour les Droits de l’Homme, Ruchama Marton ? Que feriez-vous de l’ancien président du parlement israélien, Avraham Burg, qui a tellement honte de la politique israélienne qu’il a demandé à ce que sa « nationalité juive » soit supprimée ? Quelle sentence pour les jeunes Israéliens juifs, ces refuzniks, qui préfèrent aller en prison, plutôt que de servir dans une armée d’occupation ?

Monsieur Dupond-Moretti, ce serait une grave erreur de penser que tous les juifs sont coulés dans un même moule, et qu’ils soutiennent tous un État qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, uniquement parce qu’il se prétend juif. 

Ce n’est pas parce qu’on ne leur donne jamais la parole que les juifs sachant reconnaître l’injustice et l’oppression n’existent pas.

Ils sont heureusement nombreux – et même de plus en plus nombreux – en Europe, aux États-Unis et même en Israël, à s’élever contre l’occupation, la colonisation israélienne et son cortège d’atrocités, telles que les bombardements de populations civiles, les démolitions d’écoles et de cliniques, la détention et la torture des enfants, les ghettos privés d’électricité, d’eau potable, de soins et de nourriture comme à Gaza. 

Vous osez parler de « discrimination à l’égard d’une nation », quand un peuple entier est privé de ses droits les plus fondamentaux, dont sa liberté de mouvement, depuis des décennies, par un occupant brutal, qui viole en permanence les droits de l’homme et le droit international, en remettant au goût du jour la notion de race supérieure [2]?

Monsieur Dupond-Moretti, attention à ne pas contribuer au développement de l’antisémitisme en France.

En érigeant Israël au-dessus des lois, en lui garantissant l’impunité, en envoyant aux magistrats une circulaire qui ne traite que du boycott d’Israël, et d’aucun autre pays, en vous soumettant aux volontés d’un lobby pro-israélien sans scrupules, qui encourageen France les agissements violents des nervis d’extrême-droite de la « Ligue de Défense Juive », on répand l’idée malsaine, et au final antisémite, que les juifs forment une catégorie de gens à part, au-dessus des lois.

Au lieu de vouloir nous bâillonner parce que nous appelons à des sanctions contre Israël visant à donner du sens à vos « Plus jamais cela » de façade, vous devriez comprendre, Monsieur le Ministre, que les actions BDS, qui réunissent des personnes de toutes confessions (y compris juive) et athées, sont au contraire de nature à lutter contre le racisme, dont l’antisémitisme.

[1]L’adhésion des États à la Conv. EDH a pour conséquence l’obligation pour ces États de se conformer aux arrêts définitifs de la CEDH dans les litiges auxquels ils sont parties (Conv. EDH, art. 46, 1°). Ces arrêts doivent être exécutés. Afin de se conformer aux arrêts de condamnation de leur États, les juridictions nationales intègrent directement la jurisprudence européenne dans leur interprétation. Au sein de la hiérarchie des normes de leur ordre interne, les États européens doivent même accorder une valeur supra-législative à la Conv.EDH. Mais sur le plan législatif, comme il n’existe aucune loi en France, interdisant l’appel au boycott d’un État pour des raisons politiques, la France n’a donc pas à modifier sa législation dans le cas présent.

[2]Voir la Loi sur l’État-Nation votée le 19 juillet 2018 qui définit Israël comm«foyer national du peuple Juif» et stipule que «le droit à l’autodétermination nationale est unique au peuple juif». 

Signataires :

Ludivine Bantigny (historienne)
Saïd Bouamama (sociologue et militant du FUIQP)
Janos Borovi (militant antiraciste ; enfant caché rescapé de la Shoah. Grand-mère fusillée en 1944 à Budapest)
Sohil Budjellal (avocat)
Jacques-Marie Bourget (journaliste, écrivain)
Alain Brossat (universitaire)
François Burgat (politologue, Aix en Provence)
Dominique Cochain (avocate)
Christine Delphy (sociologue, féministe)
Christophe Denantes (médecin anesthésiste, Hôpital Avicenne Bobigny)
Georges Yoram Federmann (psychiatre gymnopédiste, Strasbourg)
Mgr Jacques Gaillot (évêque de Partenia)
Claire Gaillard-Strauss (biologiste, chargée de recherche au CNRS)
François Gèze (éditeur)
Sefen Guez Guez (avocat)
La Troupe artistique JOLIE MOME
HK (artiste, musicien, auteur)
Sarah Katz (participante à la flottille de la liberté de 2018)
Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire)
Adrien Nicolas (militant anti-guerre)
Roland Nurier (réalisateur)
SIDI WACHO (artistes)
Pierre Stambul (fils d’un membre du groupe Manouchian, déporté à Buchenwald)
Odile Tobner (écrivain et essayiste)
Bérenger Tourné (avocat)
Françoise Verges (politologue, féministe décoloniale)
Olivia Zémor (militante antiraciste, pour une Palestine libre)

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Comment une campagne israélienne de dénigrement permet de retirer des financements aux cultivateurs palestiniens

« Des lobbies israéliens ciblent les sources de financement d’un important syndicat d’agriculteurs palestiniens – en prétendant de façon douteuse qu’il a des liens avec ‘les terroristes’. D’autres organisations palestiniennes font face aux mêmes attaques.

Le 20 juillet, l’Union des Comités de Travailleurs Agricoles (UCTA), importante association palestinienne de développement de l’agriculture, a eu vent d’un coup stupéfiant porté à son activité : le gouvernement hollandais, important donateur de leur syndicat depuis 13 ans, suspendait son financement. »

Lire la suite de cet article des journalistes Alex Kane et Mariam Barghouti en date du 25 janvier 2021 sur le site de l’Agence.

A lire aussi sur le site de l’Agence, cet article de la journaliste Maureen Clare Murphy en date du 26 janvier 2021: 

L’inaction de la Cour pénale internationale favorise la violence de l’occupation israélienne

Le temps hivernal conduit à un désastre de plus à Gaza

« Comme partout ailleurs, 2020 a été difficile à Gaza. Mais dans cette bande de terre côtière surpeuplée, assiégée et appauvrie, les confinements et les difficultés économiques et humanitaires résultant de la pandémie mondiale de la COVID-19 n’ont fait qu’aggraver une situation déjà désespérée.

Plus de la moitié de la population vivait déjà sous le seuil de pauvreté. Et l’économie a souffert de façon radicale à cause du blocus israélo-égyptien sur Gaza et des opérations militaires réitérées d’Israël qui, selon les Nations Unies, ont coûté au territoire près de 17 milliards de dollars dans la décennie 2007-2017.

Les Nations Unies affirment que sans le blocus et sans les opérations militaires israéliennes, la pauvreté à Gaza aurait pu tomber aussi bas que 15 % en 2017. »

Lire la suite de cet article du journaliste Ola Mousa en date du 26 janvier 2021 sur le site de l’Agence.

A lire aussi sur le site de Politis.fr, cet édito du journaliste Denis Sieffert en date d’hier:

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2020 : une année record de colonisations en Cisjordanie (Agence Media Palestine)

https://preview.mailerlite.com/u0t4k6/1545785824581256451/z0h5/

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UN CRI POUR DE L’ESPOIR : UN APPEL À UNE ACTION DÉCISIVE – Kairos Palestine/Global Kairos for Justice

NOUS NE POUVONS SERVIR DIEU ET, EN MÊME TEMPS, TAIRE L’OPPRESSION DES PALESTINIENS

Embargo jusqu’au 1er juillet 2020

            Nous, Kairos Palestine ainsi que la coalition mondiale, Global Kairos for Justice, née en réponse au Document Kairos palestinien,« L’Heure de vérité : une parole de foi, d’espoir et d’amour venant du cœur de la souffrance palestinienne », nous lançons cet appel urgent aux chrétiens, aux Églises et aux organisations œcuméniques. Nous le faisons ensemble avec des chrétiens engagés en Palestine et dans le monde entier. Il s’agit d’un appel à une action décisive à propos d’une question qui, selon nous, concerne l’intégrité de notre foi chrétienne.


            Nous avons atteint un point critique dans la lutte pour mettre fin à l’oppression du peuple palestinien. Une loi israélienne et des appuis américains menacent l’existence même de notre pays. D’une part, l’adoption en 2018 par l’État d’Israël de la loi sur l’État-Nation a légalisé la discrimination institutionnelle en Israël et dans les territoires palestiniens. Celle-ci prive juridiquement les Palestiniens de leurs droits à la vie, aux moyens de subsistance et à un avenir dans leur patrie. D’autre part, les récents actes de l’administration américaine ont soutenu le projet persistant d’Israël de s’approprier des terres et de contrôler l’ensemble du territoire palestinien. Il s’agit notamment du déménagement de son ambassade à Jérusalem en 2018, de l’annonce faite en 2019 que le gouvernement américain ne considère plus les colonies de Cisjordanie comme « incompatibles avec le droit international », ainsi que du Plan de Paix de début 2020… Encouragé par ce soutien américain et enhardi par la réponse inefficace de la communauté internationale, le nouveau gouvernement de coalition israélien a ouvert la voie à l’annexion pure et simple d’environ un tiers de la Cisjordanie occupée, y compris la vallée du Jourdain… Ces développements montrent d’autant plus clairement que nous sommes arrivés à la fin de l’illusion qu’Israël et les puissances mondiales ont l’intention d’honorer et de défendre les droits du peuple palestinien à la dignité, à l’autodétermination, ainsi que les droits de l’homme fondamentaux garantis par le droit international, y compris le droit au retour des réfugiés palestiniens. Il est donc temps que la communauté internationale, à la lumière de ces événements, notamment de la loi sur l’Etat-Nation, reconnaisse Israël comme un État d’apartheid au regard du droit international.


            En constatant cette situation, nous nous rendons compte qu’il nous incombe, en tant que disciples de Jésus, d’opter pour une action décisive. Il en va de l’être même de l’Église, de l’intégrité de la foi chrétienne et de la crédibilité de l’Évangile. Par conséquent nous déclarons que soutenir l’oppression du peuple palestinien, soit passivement, soit activement, par le silence, en paroles ou en actes, est un péché. Et nous affirmons que le soutien au sionisme en tant que théologie et idéologie, qui justifie le droit d’un peuple à nier les droits humains d’un autre, est incompatible avec la foi chrétienne et constitue un grave abus de la Bible.

            Nous appelons tous les chrétiens et les Églises aux niveaux paroissial, confessionnel, national et de l’ensemble de la communauté œcuménique à initier un processus d’étude, de réflexion et de confession de la foi, concernant la privation historique et systémique des droits du peuple palestinien, et l’utilisation de la Bible par beaucoup pour justifier et soutenir cette oppression. Nous appelons les Églises à réfléchir à la manière dont leurs propres traditions  expriment le devoir sacré de maintenir l’intégrité de l’Église et de la foi chrétienne par rapport à cette question. Nous ne pouvons servir Dieu et, en même temps, taire l’oppression des Palestiniens.

            Confrontés à ce kairos, nous sommes conscients de l’héritage de foi et d’action de ceux qui nous ont précédés et qui ont fait face à des situations urgentes de crise. En 1933, le pasteur et théologien allemand Dietrich Bonhoeffer a déclaré que le déni des droits des Juifs par le régime nazi et l’ingérence de l’État dans les questions de religion ont provoqué l’Église à confesser sa vraie foi. La déclaration de Barmen en 1934 a renforcé l’obligation de l’Église de se dresser contre   l’injustice et de s’opposer sans équivoque aux idéologies de tyrannie. En 1964, le premier ֹsecrétaire général du Conseil œcuménique des Églises (COE), Willem Visser ‘t Hooft, a déclaré que le racisme, tout comme l’apartheid, constituait un status confessionis, une confession de foi, pour les Églises. Le COE a suivi cette prise de position en 1969 en mettant en œuvre son courageux et vaste programme de lutte contre le racisme. En 1977, la Fédération luthérienne mondiale (FLM) a déclaré que « l’apartheid mettait l’Église au défi de confesser sa foi » et, a dissous en 1984 les Églises luthériennes blanches d’Afrique australe qui pratiquaient l’apartheid. En 1982, l’Alliance mondiale des Églises réformées (ARM) a déclaré que l’apartheid était incompatible avec la foi chrétienne et a dissous les Églises membres qui pratiquaient la discrimination raciale. En 2017, la Communion mondiale des Églises réformées (CMER) a affirmé : « étant donné la situation d’injustice et de souffrance qui existe en Palestine, et le cri de douleur de la communauté chrétienne palestinienne, l’intégrité de la foi et de la praxis chrétiennes est en jeu » et a chargé le secrétaire général de lancer six mesures d’action immédiate. Enfin, depuis 2009, des Documents Kairos de diverses organisations œcuméniques du monde entier ont été publiés, en réponse au Document Kairos des chrétiens palestiniens, « L’Heure de Vérité », où ceux-ci affirmaient l’obligation de réagir et fournissaient un fondement théologique à cet appel prophétique des Églises palestiniennes.


            La situation actuelle exige des actions tout aussi audacieuses, aussi motivées et aussi décisives. Le temps de la décision est arrivé. « En tant que chrétiens et Palestiniens, nous lançons un appel à nos frères et sœurs chrétiens des Églises de par le monde », peut-on lire dans le Document Kairos de Kairos Palestine de 2009. Huit ans plus tard, en 2017, dans la Lettre Ouverte au COE et au mouvement œcuménique, la Coalition nationale des organisations chrétiennes de Palestine écrit : « Les choses sont plus qu’urgentes. Nous sommes au bord d’un effondrement catastrophique. Chrétiens ! ce n’est pas le moment de faire de la diplomatie futile ! » Aujourd’hui, trois ans plus tard, c’est un cri pour de l’espoir que nous lançons à nos frères et sœurs du monde entier. Nous invitons nos compagnons chrétiens, leurs paroisses, les Églises et les organisations œcuméniques internationales, à recevoir notre témoignage commun et à y répondre, à se joindre à ce processus de confesser notre foi, à lancer des initiatives pour rejeter officiellement l’oppression du peuple palestinien, ainsi que toute utilisation de la Bible pour justifier cette injustice, et à s’engager dans les actions suivantes :  
           

  • Lancer des processus, aux niveaux local, confessionnel et œcuménique, qui reconnaissent                 le kairos actuel et la nécessité urgente d’une action décisive concernant le déni des droits des Palestiniens et l’utilisation abusive de la Bible. Ces actions témoigneront de l’unité de l’Église dans son engagement à s’opposer à l’injustice où qu’elle se trouve.

 

  • S’engager dans l’étude et l’analyse critique des théologies et des approches de la Bible, auxquelles on a recours pour justifier l’oppression du peuple palestinien. Et proposer par contre des théologies qui appellent prophétiquement à une vision inclusive du pays tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens, en affirmant que le Dieu créateur est un Dieu d’amour, de miséricorde et de justice ; et non de discrimination et d’oppression.

 

  • Affirmer le droit des Palestiniens à résister à l’occupation, à la dépossession et à l’abrogation de leurs droits fondamentaux, et rejoindre les Palestiniens dans leur résistance créative et non violente. L’appel palestinien de 2005 pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) fournit un cadre pour des initiatives économiques, culturelles ou de recherche, et pour des actions politiques, comme autant de moyens non violents pour mettre fin à l’occupation et à l’oppression. L’objectif du BDS n’est pas de punir ou d’isoler Israël. Il s’agit plutôt d’exercer une pression sur Israël pour qu’il se conforme au droit international et d’appeler son gouvernement et son peuple, dans l’esprit de la Parole de Dieu, à s’engager dans les voies de la justice et de la paix, affirmant ainsi ses propres droits ainsi que ceux du peuple palestinien.

 

  • Exiger également que des gouvernements et des organisations mondiales aient recours à  des moyens politiques, diplomatiques et économiques pour mettre fin aux violations par Israël des droits humains et du droit international.

 

  • S’opposer à l’antisémitisme en œuvrant pour la justice, et en réagissant contre l’antijudaïsme, le racisme et la xénophobie ; s’opposer également à l’assimilation de la critique des actions injustes d’Israël à de  l’antisémitisme.

 

  • Soutenir les initiatives entre Israéliens et Palestiniens ainsi que les partenariats interconfessionnels qui luttent contre l’apartheid et l’occupation, et créent des possibilités de travailler ensemble pour un avenir commun de respect mutuel et de dignité.

 

  • «  Venez voir «  la réalité en Terre Sainte avec des yeux compatissants pour la souffrance des Palestiniens, et soyez solidaires des initiatives de la base de toutes les confessions et de tous les groupes laïques qui défient l’occupation et qui travaillent pour une paix juste.

            Nous lançons cet appel par souci pour l’avenir des deux peuples. Selon les termes de Kairos Palestine, notre appel s’enracine dans la logique de l’amour, laquelle cherche à libérer à la fois l’oppresseur et l’opprimé, afin de créer une nouvelle société pour tous les habitants du pays. Nous continuons à tenir fermement à l’espoir exprimé dans le Document Kairos, comme quoi  les Palestiniens et les Israéliens ont un avenir commun – que « nous pouvons organiser notre vie politique, avec toute sa complexité, selon la logique de l’amour et de sa puissance, à condition d’avoir d’abord mis fin à l’occupation et établi la justice ». En tant que disciples de Jésus, nous réagissons face aux idéologies d’exclusivité et d’apartheid en défendant une vision d’inclusion et d’égalité pour tous les habitants du pays, et en luttant sans relâche pour y parvenir.

 

            Nous reconnaissons que par notre engagement en tant que chrétiens pour la libération du peuple palestinien, nous nous opposons à la théologie de l’Empire, qui se traduit par un ordre mondial de domination, grâce à une oppression raciale, économique, culturelle et écologique qui menace l’humanité et l’ensemble de la création. Par cette confession de foi, nous soulignons notre appartenance à la communauté du pain rompu, à l’Église, qui remplit sa mission de proclamer la bonne nouvelle de ce Dieu, source d’amour, de miséricorde, de compassion et de vie abondante pour tous.

 

 

H.B. Michel Sabbah

Rifat Kassis

 

H.B. Michel Sabbah

 

Patriarche émérite du Patriarchat latin de Jérusalem

Président de Kairos Palestine

 

Rifat Kassis

 

Coordinateur général de Global Kairos for Justice

 

Donner la citoyenneté aux palestiniens, ne rend pas Israël moins colonial !

https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/06/23/donner-la-citoyennete-aux-palestiniens-ne-rend-pas-israel-moins-colonial/?utm_source=newsletter&print=print#038;utm_medium=email&utm_campaign=alerte_et_appel_a_action_salah_hamouri_de_nouveau_arrete_par_israel&utm_term=2020-07-01

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Signez la pétition : 

https://secure.avaaz.org/campaign/fr/no_more_palestine/?cMrQhab

PLUS D’INFORMATIONS

400 universitaires dénoncent l’annexion comme « un crime contre l’humanité » (The Times of Israël)
https://fr.timesofisrael.com/400-universitaires-denoncent-lannexion-comme-un-crime-contre-lhumanite/

Manifestation à Tel-Aviv : «L’annexion, ça voudrait dire qu’on bascule dans l’apartheid» (Libération)
https://www.liberation.fr/planete/2020/06/07/manifestation-a-tel-aviv-l-annexion-ca-voudrait-dire-qu-on-bascule-dans-l-apartheid_1790544

Annexion de la Cisjordanie : l’Europe prévient Israël : « c’est une violation du droit international » (Le Courrier du Soir)
https://lecourrier-du-soir.com/annexion-de-la-cisjordanie-leurope-previent-israel-cest-une-violation-du-droit-international/

Annexion de territoires en Cisjordanie : Israël divisé, des responsables redoutent un embrasement (France 24)
https://www.france24.com/fr/20200605-annexion-de-territoires-en-cisjordanie-isra%C3%ABl-divis%C3%A9-des-responsables-redoutent-un-embrasement

Israël-Palestine : agir pour empêcher une nouvelle annexion (Libération)
https://www.liberation.fr/debats/2020/06/21/israel-palestine-agir-pour-empecher-une-nouvelle-annexion_1791782

Que signifierait l’annexion de la Cisjordanie par Israël (En anglais, The Guardian)
https://www.theguardian.com/world/2020/jun/09/what-would-israel-annexing-the-west-bank-mean

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Appel de l’Association belgo-palestinienne https://www.association-belgo-palestinienne.be/rassemblement-non-a-lannexion-des-territoires-palestiniens/ )

 

Ce 1er juillet 2020 risque de marquer de manière fatidique l’histoire de la Palestine. Opprimés et spoliés depuis plus de cinquante ans par l’occupation et la colonisation israéliennes, les Palestiniens risquent de perdre une nouvelle partie de leur territoire.

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, avec le feu vert des États-Unis et se basant sur le plan de « paix » de Trump, a pour projet d’annexer la vallée du Jourdain, et les colonies, toutes illégales, se trouvant en Cisjordanie occupée. Sur ces territoires, les Palestiniens vivent sous occupation militaire depuis 1967. Ils sont plus de deux millions et demi aujourd’hui. En plus d’annexer 30% des territoires et des ressources s’y trouvant, Israël n’envisage, sur le peu de terres non annexées, que la constitution d’un « État » palestinien morcelé et démilitarisé, autrement dit soumis à la volonté israélienne.

Se mobiliser contre l’annexion d’une grande partie de la Cisjordanie par l’Etat d’Israël,  relève de la lutte contre le colonialisme et pour l’égalité des droits.

 Nous ne pouvons pas laisser passer ce nouvel affront contre le droit international ! Pour rappel, selon la Charte des Nations Unie chapitre I, article 2, alinéa 4 « Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies. ».

Il est grand temps de dire stop aux exactions de l’État israélien. Il est temps de s’unir contre toute forme de discrimination et de faire converger les luttes afin qu’aucune force ne puisse imposer sa volonté sur une minorité opprimée. Nous appelons donc au rassemblement contre ce système d’apartheid. Agissons pour que nos gouvernements exercent de réelles pressions sur Israël susceptibles d’empêcher ce nouveau déni gravissime des droits des Palestiniens.



Nous vous invitons à vous rassembler avec nous ce 28 juin à 15h à Bruxelles, place du Trône.

P.S. : n’hésitez pas à faire circuler cet appel. Le soutien d’autres associations est le bienvenu. 

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Face à un nouveau gouvernement décidé à annexer des territoires occupés, le président palestinien Abbas déclare la fin des accords avec Israël et les USA (19 mai 2020/23h52) :

https://www.haaretz.com/misc/article-print-page/.premium-palestinian-president-abbas-declares-end-to-agreements-with-israel-u-s-1.8858724

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Le courrier n°54 (février 2020) de Kairos Europe WB est arrivé  … !

PALESTINE/ISRAEL : le modèle colonial … !

     *  Edito

     *  La situation en Palestinedocallemand

     *  La hiérarchie légale de l

     *  Lapartheid 01 2020Jorevu

     *  Les colonies israéliennes de peuplement ne violeraient pas le droit international

     *  La complicité européenne avec l

     *  Le plan Trump et ce qui reste

    *  De quelques faits

    *  Antisionisme

    *  Palestine-1 Kairos 01 2020Jorevu

    *  Kairos Palestine

    *  BDS

 

 

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